A Taiji, le massacre des dauphins se poursuit. Ric et Helene O’Barry ont assisté, les 29 octobre et 5 novembre 2004, à la destruction de groupes entiers de dauphins de Risso, des mammifères marins que l’on rencontre dans toutes les mers chaudes de la planète, comme en Méditerranée, par exemple. Au total, plus de 100 de ces mammifères marins ont été tués.
Cinq heures de tueries
Le 29 octobre, l’élimination quasi systématique des animaux a pris un peu plus de cinq heures Seuls quelques uns en ont réchappé, mais pour être envoyés vers des zoos ou des delphinariums. Il s’agit de très jeunes cétacés, ce qui signifie que pour s’en emparer, les pêcheurs ont dû préalablement tuer leurs mères. Sur place, des représentants de la « Dolphin Base”, du « World Dolphin Resort » et du « Taiji Whale Museum » étaient reconnaissables aux logos apposés sur leurs blousons. Les dauphins ont finalement quitté le port de Taiji trois jours plus tard pour être expédiés, par avion, vers des destinations encore inconnues.
Des témoins gênants
La présence de deux représentants de One Voice gêne considérablement l’activité des pêcheurs. En témoigne leurs tentatives d’empêcher Helene et Ric de travailler correctement. Ils ont ainsi ceinturés de fil de fer barbelé les arbres sur lesquels nos envoyés avaient pris l’habitude de grimper pour observer les massacres. Ils ont aussi placés des bâches aux abords du lagon pour en bloquer la vue. Parallèlement, Helene et Ric ont été entendus pour la seconde fois par la police locale.
Animaux épouvantés
Quant au 5 novembre, ce furent encore une cinquantaine de dauphins qui ont péri à l’issue d’une chasse particulièrement éprouvante, où les animaux, paniqués, épouvantés, notamment par les bruits faits par les pêcheurs qui frappaient la coque de leurs bateaux avec des barres métalliques, ont finalement été dirigés vers le lagon pour y être tués et dépecés.
Une action déterminante
Par leur patient travail de terrain, par leurs descriptions des massacres, Helene et Ric O’Barry, les envoyés de One Voice sont en passe de faire cesser les tueries de dauphins au Japon. Un travail qui n’aurait pas été aussi abouti sans l’aide de l’Earth Island Institute (EII), une association américaine et l’Elsa Nature Conservancy, une organisation japonaise courageuse et efficace. C’est d’ailleurs la première fois qu’une association japonaise accepte d’œuvrer conjointement avec des homologues occidentaux. En effet, au Japon, les actions « coup d’éclat » sont extrêmement mal vues. Il s’agissait donc de les assurer que notre mission n’avait pas pour but de faire parler de nous, mais d’agir pour que les massacres disparaissent définitivement.
Crimes contre la nature
Et cela porte ses fruits. Les pêcheurs se sentent maintenant menacés. Un reportage diffusé récemment sur la BBC, qui reprenait nos images, a une fois de plus montré dans le reste du monde ce qui se passe dans les ports japonais. L’indignation est telle face à ces crimes contre la nature que les autorités japonaises ne pourront plus guère longtemps continuer de cautionner la chasse aux dauphins. Les pêcheurs le savent si bien, que la rage au cœur, ils en sont à envisager une reconversion.