One Voice dénonce la chasse des baleines. La cruauté de cette pratique n’a d’égal que son absence d’intérêt scientifique réel. Elle met en péril le fragile équilibre écologique des océans en provoquant la disparition d’un maillon important du réseau trophique, au seul nom du profit économique à court terme…
Non-respect du moratoire de 1986
La Commission baleinière internationale (CBI) a été créée en 1946 afin de gérer le développement de la chasse industrielle de baleines. Elle a émis en 1986 un moratoire visant à l’interdire en raison du risque imminent de disparition de ces animaux, les plus gros de la planète. À l’époque, trois pays s’opposaient à ce texte – la Russie, la Norvège et l’Islande. Mais le Japon en a immédiatement exploité une faille en pratiquant la seule chasse autorisée : celle à but scientifique. Aujourd’hui, la Norvège et l’Islande utilisent également ce prétexte.
Chasse scientifique controversée
Chaque année, le Japon autorise donc sa flotte de baleiniers à traquer ces grands cétacés en Antarctique et dans le Pacifique Nord sous couvert d’un programme scientifique nommé d’abord JARPA puis JARPA II. Ironie du sort, ces programmes ont pour but de mener des recherches sur le rôle écologique des baleines dans leur écosystème, leurs habitudes alimentaires et leurs mœurs reproductives… autant de raisons pour tuer plusieurs milliers de baleines qui seront « traitées » à bord des navires-usines et iront approvisionner en viande les rayons des supermarchés et des restaurants.
Des résultats non validés par la communauté scientifique internationale
Depuis la création de ce programme, le Japon n’a jamais publié les résultats de ses recherches. Au vu de la faiblesse de ses arguments, ceux-ci ne sont pas validés par la communauté scientifique internationale. À l’heure où des techniques dites non invasives permettent d’effectuer un grand nombre de tests par seul prélèvement sanguin, il est difficile de défendre cette thèse. En effet, une simple biopsie permet plusieurs analyses dont celle de l’’ADN. Elle permet de répondre à de nombreuses questions sur l’alimentation, la génétique des populations et la reproduction, sans condamner l’animal. Un paradoxe flagrant pour un pays à l’avant-garde des nouvelles technologies.
Baleines non coupables…
Le Japon met aussi en avant l’importance de contrôler le nombre de baleines afin de préserver les stocks de poissons dans l’océan. Cet argument est tout aussi infondé car la plupart des baleines chassées sont à fanon (mysticètes) et ne se nourrissent donc que d’animaux microscopiques comme le krill. La surpêche et la pollution demeurent les seules explications à la diminution des populations de poissons…
Des milliers de victimes
Au nom de la science, plus de 2 000 baleines sont tuées chaque année. De 1987 à 2005, 6 800 baleines de Minke (Balaenoptera bonaerensis) ont été tuées sous ce prétexte et ont été commercialisées. Les rorquals communs (Balaenoptera physalus), boréals (Balaenoptera borealis) sont aussi chassés par centaines tous les ans selon des quotas fixés par les pays chasseurs, sans concertation avec les institutions scientifiques. La baleine à bosse (Megaptera novaeanglia) profite depuis 2007 d’un répit, le Japon ayant voté une interdiction de chasse pour cette espèce.
Une cruauté dénoncée
Grâce au travail d’associations comme Greenpeace, des images de chasse à la baleine ont pu faire le tour du monde pour dénoncer la cruauté de l’acte. Des vidéos tournées durant ces campagnes montrent que plus de 80 % des baleines ne sont pas tuées instantanément après avoir été harponnées. Encore vivantes lors du treuillage sur les navires, elles endurent des souffrances abominables qui, une fois à bord, peuvent se prolonger encore pendant plus d’une demi-heure.
Pratique qui n’a plus de raison d’être
Selon Greenpeace, le tourisme baleinier rapporte plus de 10 milliards de dollars à l’Islande chaque année ; soit plus que ne pourra jamais rapporter la chasse. Si cette dernière profitait autrefois aux industries automobile (graisse) et alimentaire, à la parfumerie (ambre) et à la mode (os), la filière semble aujourd’hui avoir perdu de son succès. Les stocks de viande s’écoulent difficilement, notamment grâce à un changement significatif des mentalités. One Voice s’élève donc contre cette pratique qui n’a aucune raison d’être.