Dans la matinée du 21 mars 2004, une équipe de One Voice a été contactée par Billy Adam qui mène une campagne pour la sauvegarde des dauphins dans les îles Caïmans. Un dauphin pratiquement immobile a été trouvé gisant dans des eaux peu profondes de l’île Grand Caïman.
Des membres de l’industrie de la captivité de Honduras et de Jamaïque étaient prêts à récupérer le dauphin. Il était nécessaire de les empêcher d’intervenir pour la simple raison que des delphinariums vont probablement s’installer dans ces îles, et que les responsables auraient pu se servir de ce sauvetage comme d’un argument en faveur de ce genre d’établissement.
Malheureusement le dauphin, qui était un très jeune mâle, est mort. Il n’était âgé que de quelques mois. Bien qu’il soit difficile de définir l’espèce à laquelle il appartenait en raison de son très jeune âge, il est probable que ce fut un dauphin tacheté de l’Atlantique. Il semble qu’il ait été séparé de sa mère et du reste de son groupe, mais nous ne connaîtrons jamais les causes exactes qui l’ont poussé vers le rivage.
Durant neuf heures, des habitants, des volontaires et des écologistes se sont relayés pendant une demie-heure chacun afin de protéger le dauphin du soleil avec des parasols et afin de l’aider à garder son équilibre dans l’eau. Cependant rien n’a pu le sauver, et il a rendu son dernier soupir à 15h30. Malgré les pleurs des personnes présentes et la peine éprouvée lors de la mort de ce dauphin, l’équipe One Voice qui était quelques mois plus tôt à Taiji pour filmer le massacre des dauphins, a ressenti ce moment comme un élan d’espoir et d’encouragement pour la sauvegarde de cette espèce.
Alors qu’à Taiji cette équipe s’est vue confrontée à l’indifférence des dresseurs qui choisissaient des dauphins pour des delphinariums pendant que leurs congénères se faisaient massacrer et agonisaient, ils ont eu une tout autre vision dans les îles Caïmans grâce à la compassion et aux soins prodigués par les habitants. Le soutien apporté à ce dauphin rappelle que ces mammifères marins hautement évolués appartiennent à l’océan, et qu’il est cruel de les séparer des trois éléments les plus fondamentaux pour leur survie qui sont leur monde immense fait de son, les membres de leur groupe, et la possibilité de nager librement. Avec ceci à l’esprit, ils ont appelé ce dauphin Freedom: ‘liberté’.
L’effort apporté pour secourir ‘Freedom’ a relancé le débat sur la problématique de la détention des dauphins en captivité. Cela faisait longtemps que les médias ne s’étaient plus intéressés de la sorte à ce sujet.
À notre connaissance, il y aurait quatre propositions pour importer des dauphins dans les îles Caïmans. Si les autorités consentent à ces importations, les îles Caïmans deviendront alors responsables de ce trafic qui tire son profit des captures tuant des centaines de dauphins en laissant les autres traumatisés.
La campagne menée dans les îles Caïmans pour laisser les dauphins libres continue. ‘Freedom’ est mort, mais sa mort a montré la volonté de garder les îles Caïmans comme une destination touristique qui, plutôt que d’exploiter les dauphins pour le profit, célèbrent la vie de ces mammifères dans leur immense environnement marin : libres et sauvages.