Le Parc Zoologique « Planète Sauvage », à Port St Père (44710), a fait une demande d’extension pour pouvoir accueillir 12 dauphins dans sa cité marine. Déjà en 1998, grâce au soutien de Mme Voynet, nous avions pu empêcher la création de ce nouveau delphinarium. Aujourd’hui, il nous faut encore nous mobiliser contre ce projet.
Le projet
Planète Sauvage a sollicité les autorités pour obtenir l’autorisation d’accueillir des dauphins. Leur cité marine offre à l’heure actuelle une présentation de rapaces et d’otaries, et ils souhaitent y introduire 12 grands dauphins (tursiops truncatus). Les installations avaient été initialement prévues pour accueillir cette espèce, mais Dominique Voynet, alors ministre, s’y était opposée, en interdisant leur importation. Aujourd’hui, ils prévoient de faire venir dans un premier temps 4 dauphins nés en captivité dans d’autres parcs du même groupe (parc Asterix, dans l’Oise, et delphinarium de Harderwijk aux Pays-Bas).
Sous couverts d’éducation…
Le rôle que s’est donné Planète sauvage est de « sensibiliser les visiteurs à l’existence d’une faune sauvage dont la survie passe par la protection de leurs milieux de vie ». Rappelons tout de même que la loi oblige les établissements zoologiques à jouer un rôle d’éducateur auprès du public en matière de conservation ! Cela n’a donc rien d’exceptionnel. Leurs programmes d’éducation semblent néanmoins très complets et destinés à la fois aux enfants, et aux adultes. Ils abordent la vie des dauphins sauvages sous ses différents aspects biologiques et comportementaux. Mais manquent certains détails… Comme par exemple, ce que ressent un dauphin enfermé dans une piscine en béton quand il utilise son sonar… Alors était-il indispensable de présenter des dauphins vivants ? Et en quoi leur faire réaliser un numéro de cirque est-il éducatif ? Cela reste mystérieux…
Les menaces qui pèsent sur les mammifères marins doivent également être présentées. Elles seront organisées en 3 axes : la pollution du milieu, la pêche intensive, et… la chasse et l’exploitation…
De l’enrichissement ?
L’enrichissement est, pour les animaux en captivité, ce qui peut rendre leurs conditions de vie acceptables. Toutefois, il est extrêmement difficile d’enrichir un bassin ! Pourtant, chez Planète Sauvage, on ose parler d’enrichissement de l’environnement pour les dauphins… Dauphins et otaries seront placés ensemble dans les bassins, sauf pendant les spectacles et en périodes pré et post natale. C’est une bonne chose, bien que l’on s’interroge sur où seront cantonnés les animaux pendant ces périodes d’exception. Et puis, le parc est fier d’annoncer, qu’il mettra à la disposition des dauphins des « jouets » tels que cerceau, frisbees, boites étanches, ballons, jets d’eau, blocs de glace. En fait des objets avec lesquels ils seront certainement également obligés à travailler, avec les soigneurs et les chercheurs (leur travail étant également considéré par le zoo comme de l’enrichissement)… Ils auront également « droit » à des « sessions de jeu libre », définies comme des « interactions non motivées par la nourriture »… Cela signifie t-il que les autres interactions – les spectacles – seront motivées par la faim ? Mais la piscine sera toujours aussi homogène, régulière, sans recoins, sans vagues, sans poissons, sans courants, sans longues distances à parcourir… Toujours une prison.
Une cité marine abîmée
Les installations sont aujourd’hui occupées par des otaries. Toutefois, un audit réalisé en novembre 2005, a montré que de nombreux travaux étaient nécessaires. Tous les bassins ont des fuites. Leurs dalles de fond doivent être refaites, il y a de nombreuses fissures, et de nombreux problèmes d’étanchéité. De plus, les grilles d’aspiration et de refoulement pourraient être dangereuses pour les animaux et doivent être changées, ainsi que certains équipements sensibles à la corrosion par le sel… De lourds travaux sont donc à envisager avant de pouvoir accueillir les dauphins.
Une grande baignoire
La surface totale des bassins est de plus de 2000m², pour un volume de plus de 10000 m3. En théorie, d’après les normes européennes pour les mammifères aquatiques, ils pourraient accueillir 28 dauphins… La cité aquatique comporte 4 bassins : un bassin de présentation (le plus grand et le plus profond : max 6m) ; un bassin de repos ; un bassin hôpital et un bassin de mise à l’eau.
Enquête publique
Suite à l’ouverture de l’enquête publique en juin 2006, One Voice a entamé plusieurs actions. Une pétition a notamment été mise en place, et des actions de sensibilisation ont été réalisées dans les rues des communes voisines de Port St Père, notamment à Pornic. L’enquête publique a été fermée le 19 juillet. Toute personne qui le désirait pouvait faire entendre sa voix, en signant le registre, et en se prononçant contre ce projet.
Une conclusion inquiétante
Le rapport du commissaire enquêteur a été reçu le 17 août par la préfecture, mais ça n’est que fin septembre que nous avons pu accéder aux résultats de l’enquête – pourtant publique… Il aura fallu plusieurs lettres recommandées à M le maire et à M. le Préfet, ainsi que l’intervention de notre avocat, pour finalement découvrir, sans grand étonnement, une conclusion favorable au projet ! Les avis reçus étaient en majorité favorables (375 pour le projet et 214 contre) et, parmi eux, certains émanaient des maires des communes voisines, dont Pornic, et de deux députés de Loire Atlantique !
Nous poursuivons donc notre action, mais nous avons besoin de vous. Sans votre soutien, rien n’est possible ! Pour nous aider à empêcher la réalisation de ce projet purement mercantile et contraire à toute éthique, il est essentiel que vous continuiez à envoyer des lettres de protestation aux décideurs.
Agir: ce que vous pouvez faire
Ecrire courtoisement au Préfet de la Région Pays de la Loire et Préfet de la Loire Atlantique: M. Bernard Boucaultet, et à la ministre de l’Ecologie, Mme la Ministre Nelly OLIN, en leur demandant de ne pas autoriser le parc Planète Sauvage à détenir des dauphins.